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Lalee

         Lalee remua, son corps ankylosé la fit frémir. Le froid de la nuit lui soutira un tremblement plus violent encore tandis qu’elle se roula en boule pour une chaleur absente. Depuis combien de temps se trouvait-elle là, au fin fond de cette ruelle macérant dans l’urine et la puanteur des égouts ? Elle avait perdu le compte. Les jours semblaient des mois, les secondes des heures. Un rat déclencha un tintamarre en faisant tomber une poubelle. La jeune fille se réveilla en sursaut, effrayée. Elle tâtonna autour d’elle, à la recherche de ce qui lui servait d’arme de fortune : un morceau de vitre brisé provenant de la fenêtre dont elle avait sauté avec sa sÅ“ur dans les bras. Elle ne lui avait pas servis – du moins, pas encore. Ce bout de verre lui avait lacéré la paume à plusieurs reprises ces fois où elle avait resserré sa main autour, prise de panique.

Puisque c’est ainsi que ce seront déroulés ces derniers jours : dans la panique.

 

          Lalee avait retrouvé ses esprits, une fois le soleil levé après cette nuit fatidique. Quelqu’un avait pris soin de la prendre sous son aile, certainement par pitié. Elle l’ignorait ; elle ne savait même pas qui avait eu cette bonté qu’elle considéra comme cruelle. Il était facile de se prétendre héroïque une fois en sûreté, loin du danger. Mais la jeune fille n’avait pas oublié la lâcheté de ses voisins, de ceux qu’elle avait considérés comme des amis. Elle ne pourrait jamais effacer de sa mémoire les mines sombres et les silhouettes immobiles tandis qu’on la rouait de coups et qu’on lui arrachait sa petite sÅ“ur. Jamais. Dégoûtée, elle s’était extirpée du lit non sans difficultés, rejetant les couvertures comme si elles étaient imbibées d’acide. ‘Lee avait ensuite titubé jusqu’à la fenêtre, se glissant à l’extérieur. Qu’importe son esprit encore embrumé ou l’atroce douleur qui rongeait les moindres fibres de sa peau. Tout ce qui comptait pour elle était de s’éloigner d’ici, de ce quartier puant la lâcheté et le souvenir de sa maison en proie aux flammes. Elle n’eut aucun regret, aucun remord à ne pas remercier la personne qui s’était occupée d’elle. Elle n’éprouvait pas de gratitude, juste du mépris. 

           Alors, elle avait erré sans but. Lalee s’était cachée sans cesse, surtout au couvre-feu. Elle avait chapardé dans les étales d’épiceries pratiquement vides, le morceau de verre soigneusement placé sous sa ceinture. La jeune fille ne songeait jamais à l’utiliser pour intimider ou se battre, mais le contact tranchant la rassurait. Dans tous les cas, elle n’avait jamais combattu de sa vie et ce ne serait pas un morceau de verre qui lui permettrait de tenir tête à qui que ce soit, surtout pas face à un soldat. Son but premier étant de survivre, ‘Lee se démenait pour trouver toujours de meilleurs recoins pour s’y planquer, aux aguets, prête à décamper au moindre bruit suspect. Mais la faim la tenaillait et maintes fois l’eau polluée de quelques fontaines l’avait rendu malade. Elle ne pouvait plus continuer ainsi.

 

        Maintenant bien réveillée et maudissant le rongeur, Lalee se vit assaillis par les souvenirs de sa famille. Les larmes lui montèrent aux yeux qui lui fut incapable de refouler. Elle était perdue ; elle ne savait plus quoi faire. Son père lui avait enseigné beaucoup de choses mais pas à affronter une telle situation. Pas sans lui. Plus personne ne la guiderait ni la rassurerait. Une seule chose la maintenait en vie : l’espoir de revoir un jour Sonnie. Depuis sa naissance, Lalee n’avait jamais connu un seul jour sans la petite dans son sillage. Elle lui manquait malgré toutes les fois où elle avait eu envie de solitude, que So’ cesse de l’importuner quand elle voulait méditer dans son coin. Le manque. Cet horrible manque. Ces rires qu’elle n’entendrait plus, ces bras qui ne seraient plus là pour l’enlacer à son retour. La fierté de son père au vu de ses trouvailles et sa carrure si imposante qu’il pouvait serrer d’une même étreinte ses deux filles qui ne doutaient jamais de tout son amour. Elle était seule en sachant pertinemment que ce n’est que dans cette solitude que l’on est le plus vulnérable.

 

          En levant les yeux vers le ciel noir parsemé d’étoiles, Lalee put jauger l’heure tardive de la nuit. Il n’y avait pas besoin d’avoir longuement étudié les astres pour se rendre compte qu’il était bien minuit passé. Du revers de sa main, ‘Lee sécha ses larmes, consciente qu’il fallait qu’elle trouve rapidement un autre recoin au vu du boucan qu’avait causé le rat. Les rondes militaires auraient tôt fais de la débusquer si elle restait là, sans bouger. Alors, elle se redressa, sans un bruit. Elle tendit l’oreille, guettant de possibles pas précipités dans les environs. N’entendant rien, elle entreprit de longer le mur sur sa droite, ne s’écartant pas d’un seul mètre de trop, comptant sur la pénombre des façades. Elle avait deviné à ses dépends ces derniers jours que le moindre enfoncement d’une maison lui serait salutaire rien qu’en y bondissant si jamais elle repérait des patrouilles. Au bout de plusieurs minutes de marche sans trouver de planque satisfaisante, elle finit par se détendre. Prenant soin toutefois de ne pas buter dans une canette vide, elle plongea ses mains dans les poches de son jean déchiré. La jeune fille avait froid ; en prenant la fuite il y a plus d’une semaine, elle en avait oublié de prendre sa veste. Elle se concentra sur le claquement de ses dents, s’essayant à les juguler de crainte que cela ne s’entende. Elle continua sa marche durant une dernière demi-heure, vagabondant sans vraiment savoir où chercher. Puis, tandis qu’elle s’accordait une pause, une lueur bleutée au loin attira son regard. Lalee eut un hoquet de surprise, prise de terreur. Cette lumière bleue, elle l’avait vu dès sa plus tendre enfance. Elle n’augurait jamais rien de bon. ‘Lee n’avait jamais réellement vu de quoi il en retournait, son père l’éloignant toujours en se réfugiant au plus vite dans la maison dès qu’elle était en vu. La jeune fille savait surtout que le grondement sinistre qui accompagnait cette luisance pourtant si douce avait hanté ses pires cauchemars. Elle n’aurait su décrire ce cri aigu tombant brusquement dans les graves, comme une bête ; un monstre. Un titan. La gorge de Lalee devint sèche et elle ne put réprimer les tremblements de ses mains devenues moites. Elle était loin de désirer découvrir ce qu’était cette lumière et encore moins d’y laisser la vie. La vagabonde se fit violence pour reculer, mais ses pas, maladroits, butèrent contre un tas de caisse qui s’écroula autour d’elle. Surprise sans compter la peur lui meurtrissant l’estomac, elle poussa un malheureux cri. Son cÅ“ur rompit la plénitude de son souffle qui s’accéléra, son pouls battant à sa tempe comme déconnecté de tous ses autres sens. Fuir ; elle devait fuir. Ses appréhensions se matérialisèrent aux cris autoritaires d’une patrouille, alertée par le fracas des caisses en bois.

 

  • Ryan ! Va voir ce qui se passe là-bas !, lança une voix trop nasillarde pour un homme.

 

Lalee ne prit pas la peine d’attendre plus longtemps. Etant prise au piège, elle devait trouver un refuge dans un laps de temps qui lui était bien trop court. Elle se précipita dans une ruelle sur sa droite, entendant des pas sur les siens. L’avait-il repéré ? ‘Lee régula son souffle, minimisant sa sonorité avant de basculer sur sa gauche, bondissant par-dessus un amas de poubelles. Elle s’en voulut très vite. Une autre ruelle un peu plus loin sur la droite lui aurait permis de couvrir une plus grande distance. Au lieu de quoi, elle était prise dans un cul de sac. Lalee tourna sur elle-même quelques secondes, désespérée avant qu’un renfoncement en briques n’attire son attention. Sans perdre de temps, elle s’y faufila. La jeune fugueuse déglutit à de multiples reprises, s’efforçant de respirer par le nez. Elle se crispa en entendant les pas s’approcher, ayant cessé de courir. ‘Lee ferma les yeux, prête à suffoquer de peur. Le cliquetis du fusil résonna contre les murs de la ruelle ainsi que l’essoufflement du soldat. Il était là, tout près â€“ trop près. La silhouette passa près d’elle. Lalee ne prit pas le temps de le détailler, elle ne remarqua que l’uniforme kaki. Pour elle, il n’avait rien d’humain. Un soldat ne pouvait faire preuve de pitié ou de compassion. Elle s’en était convaincue dès que les flammes avaient embrasé tout ce qu’elle avait connu. Elle se força à s’enfoncer d’instinct dans le renfoncement, ses bras nus éraflant le mur de briques, et les restes du crépi. Ses doigts tremblants triturèrent sa ceinture à la recherche de son morceau de verre. Les pas s’éloignèrent et la jeune fille put reprendre son souffle. Trop vite, trop fort. Elle ne s’en rendit compte que trop tard, son sursaut impulsif lui faisant lâcher son arme de fortune qui se brisa à ses pieds bien qu’elle se débattit pour la récupérer au vol. Le bruit du verre brisé la tétanisa, ses yeux ambrés grand ouverts fixés sur les débris comme si cela pouvait suffire à remonter le temps. Idée utopique.

 

  • Montrez-vous !, héla le soldat en revenant sur ses pas.

 

‘Lee devait reprendre sa course, espérer qu’en prenant la fuite une balle ne l’atteindrait pas entre les omoplates. Elle ressentit de nouveau l’adrénaline et son envie de survivre. Elle poussa sur ses jambes, sortit de sa cachette, manquant de trébucher lorsque la pointe de ses tennis buta contre le recoin. Se faisant, dans son élan lui aussi, le soldat la percuta. Ne s’y attendant pas tous les deux, ils roulèrent sur le sol. Lalee devait se redresser plus vite que lui. Elle se mit à quatre pattes, râpant les pavés, se cassant les ongles dans son empressement. Le soldat fut rapide, lui saisissant la cheville tout en cherchant à récupérer sa prise sur son arme. La terreur vrombit dans la poitrine de la pauvre fille qui gesticula comme un Diable pour se dégager. Elle se sentit tirer en arrière, prête à se faire happer par la haute carrure de son agresseur. Ses doigts tentaient de se raccrocher ; ses doigts crissèrent sur le sol, les ongles se brisant. ‘Lee gémit, prémisse de ses cris de désespoir.

 

  • On se calme !, cria le soldat, tentant de la maitriser.

 

Si Lalee n’était pas en panique sans doute aurait-elle remarqué le ton quémandant l’accalmie. Cependant la jeune fille craignait de se faire de nouveau rouer de coup ou pire : se faire tuer. Elle ne pouvait subir de nouveau, revivre, ce cauchemar. Il la retourna, sans doute pour la regarder droit dans les yeux pendant qu’il entreprenait son méfait. Ou pire. La jeune fille chercha une prise, n’importe quoi. Sa main se posa sur une masse rectangulaire : une brique. Elle ne se posa pas plus de questions. Sa prise se raffermit et elle lança son bras vers le soldat, la brique lui fracassant le crâne. Il poussa un râle étouffé, s’écroulant sur le flanc. Vulnérable, il en avait abandonné son fusil. Pris d’un accès de rage, les yeux larmoyants, ‘Lee se saisit de la brique à deux mains et frappa une seconde fois, trois fois. une dizaine de fois, ignorant le son des os brisés du crâne désormais sanglant ayant perdu toute identité. Le sang avait giclé, ses mains dégoulinantes de pourpre. Le calme prenant le pas sur sa hargne, ‘Lee put assimiler toute la gravité de son acte. Sous le choc, elle riva son regard sur ses mains, paumes ouvertes. Toutefois, elle dût se reprendre, recouvrir ses esprits. Elle ne pouvait pas risquer de rester là, au-dessus du cadavre encore chaud d’un soldat avec son unité dans les parages. Le geste la répugnant mais l’instinct de survie primant sur tout le reste, la jeune fille récupéra la veste d’uniforme ainsi que le couteau dans sa sangle. Les calant sous le bras, elle prit la fuite à toute vitesse. Jamais elle ne fut aussi rapide. Ses bras la lançaient ayant été trop sollicités durant son auto-défense, ses cuisses menaçaient de la lâcher. Lalee devait mettre une distance entre elle et les soldats – entre elle et son ancienne vie.

 

                Elle abandonna le centre-ville, ralentissant l’allure qu’en investissant une banlieue. La gorge rêche et douloureuse, Lalee s’adossa à un mur afin de reprendre son souffle. Une fois reposée, elle reprit sa marche, évitant soigneusement de croiser un quelconque passant bien consciente de ses mains couvertes de sang séché et de la veste du soldat sous son bras. Nul n’était à l’abri d’une délation. Quiconque serait capable d’accuser son voisin pour assurer sa position auprès de l’armée et rester bien ancré dans sa petite vie tranquille. ‘Lee se dirigea vers l’Est, à la frontière de la banlieue où s’écoulait un ruisseau, en contrebas. La jeune fille s’accroupie au bord, y plongeant ses mains qu’elle frotta vigoureusement. L’air de dégoût laissait transparaître tout ce qu’elle ressentait à mesure que les filets sanglants se dissolvaient à la mesure des remous. Le sang avait beau quitter ses mains, Lalee ne pouvait oublier la couleur morbide au point qu’elle restait convaincue qu’il ne partirait jamais. Elle se laissa tomber en arrière, s’asseyant en tailleur et tête de basse. De nouveau, Lalee eut l’impression d’avoir tout le poids du monde sur ses épaules. Lentement, elle désangla le couteau du soldat et le sortit de son fourreau, la lame luisant dans la lumière de la matinée. Edentée, elle paraissait redoutable. Cette arme aurait pu lui trancher la gorge si elle s’était laissé faire. Inlassablement, les images l’assaillaient, sa terreur, le crâne brisé et la tiédeur du sang sur sa peau. A dix neuf-ans, Lalee venait de tuer un homme non pas de sa propre volonté mais pour rester en vie. Son visage plongea dans ses mains avant qu’elle ne le retire vivement, l’odeur cuivrée gardant de son effluve. La nausée noua son estomac, remontant jusqu’aux bords de ses lèvres. ‘Lee se recroquevilla, tournant la tête sur sa gauche et rejeta le peu de ce qu’elle avait pu avaler ces derniers jours. Epuisée, au bord de l’évanouissement, elle se déplaça de quelques mètres trouvant un amas d’herbes plus tendre où elle s’allongea lourdement. Prise de frissons, elle ne trouva qu’à se glisser la veste du soldat sur elle se jurant de s’en dévêtir et de la brûler dès son réveil.

 

                Ce ne fut pas les rayons de midi qui la réveillèrent après deux bonnes heures de sommeil tourmenté par des rêves enflammés et de cris déchirants mais des doigts qui s’enroulèrent dans sa chevelure auburn et qui la tirèrent comme un sac sur plusieurs mètres. Avant qu’elle ne puisse pousser le moindre cri, Lalee fut immergée dans le ruisseau, l’eau envahissant ses poumons, irritant son nez. Elle suffoqua. On la remonta. Elle inhala une goulée d’air avant d’être de nouveau replongé. Elle se débattit, cherchant à repousser la main qui maintenait sa tête. La poigne était bien trop ferme, trop déterminé à la noyer. Du moins, c’est ce qu’elle cru. On finit par la ressortir pour de bon, sans pour autant la lâcher. ‘Lee crachota, bénissant l’oxygène s’immisçant de nouveau dans ses poumons. Ses inspirations auraient  pu laisser sous-entendre une souffrance tant elles étaient bruyantes et saccadées. Elle fut jetée sur la rive comme une malpropre. La jeune fille papillonna des cils à la recherche du couteau qui pourrait bien lui sauver la vie. Elle repéra effectivement la lame : sur sa gorge. Aussitôt, elle n’esquissa plus aucun geste, restant totalement immobile. L’homme au-dessus d’elle la fixait avec une telle aigreur que ce simple regard aurait suffis à la fusiller sur place.

 

  • Où est le reste de ton unité ?, éructa-t-il en ne prenant pas la peine de dissimiler tout son mépris.

  • Je… Qu’est-ce que vous me voulez ? Lâchez-moi ! Je ne vous connais même pas !, finit par s’exclamer ‘Lee, incrédule.

  • C’n’est pas la peine de te foutre de moi !, rétorqua net l’inconnu, Je suis loin d’être con au point de ne pas reconnaître une veste d’uniforme de la République !

 

Ahuris, Lalee le dévisagea de ses prunelles d’ambre. La veste… Elle s’était servie de la veste comme couverture. Il la prenait donc pour un soldat. La colère rugit dans sa poitrine. Ignorant désormais la lame sur sa gorge tant elle était outrée d’être ainsi confondue avec ceux qu’elle exécrait le plus, elle montra les dents :

 

  • Non, mais tu m’as bien regardé ?, s’insurgea-t-elle, furibonde.


A ces mots, une légère lueur d’hésitation traversa le regard bleu aux pépites d’émeraude penché au-dessus d’elle. Durant une fraction de seconde, la lame se détacha de quelques millimètres de la peau blanche avant de s’en raffermir d’avantage. Lalee eut un léger hoquet, remontant d’un instinct purement humain son menton comme si cela pourrait l’éloigner suffisamment.

 

  • Ne crois pas que tu vas me berner comme ça., lâcha-t-il de son timbre rauque.

 

La jeune fille n’eut le temps de répliquer qu’il la releva en la saisissant par le col. Elle tenta un mouvement de fuite mais les yeux de son bourreau l’en dissuadèrent, l’éclat de la lame du poignard se reflétant dans ses iris. Sans la quitter du regard, il sortit d’un sac à dos un rouleau de Serflex. Il rapprocha les fins poignets de ‘Lee et les attacha durement ce qui fit pousser une grimace à la jeune fille.

 

  • Qu’est-ce que tu fais ?, finit-elle par demander, assimilant le grotesque d’une telle situation.

  • Je fais prisonnière une putain de républicaine.

 

Lalee ne put, cette fois, s’empêcher de gigoter :

 

  • Je ne suis pas Républicaine !, s’écria-t-elle.

 

La suspicion de l’homme n’en fut que décuplée. La toisant toujours, il ricana.

 

  • A d’autres., lança-t-il tout en l’empoignant de nouveau pour la remettre sur pieds.

 

Répondant une nouvelle fois à son impulsivité, Lalee donna un grand coup de talon dans le tibia de son geôlier… qui ne broncha même pas. Au lieu de lui rendre son geste, il la poussa devant lui sans ménagements. La jeune fille était prête à partir en courant au vu de la voie dégagée. Mais le cliquetis d’une arme chargée la fit frémir et réviser ses options.

 

  • Je ne ferai rien de ce genre-là à ta place., la menaça l’inconnu, Maintenant, avance.

  • Qu’est-ce que vous allez faire de moi ?

  • Si ça ne tenait qu’à moi, tu serais déjà entre quatre planches.

 

Cette dernière réponse suffit à Lalee de préférer rester dans l’ignorance pour le moment. Elle ne savait à qui ou à quoi elle devait ce sursis, mais au plus profond d’elle-même elle l’en remercia. Il lui donnait le temps nécessaire de trouver un plan pour fuir ce fou furieux. Du canon de son arme, il l’incita à commencer la marche. La forme circulaire laissa entre les omoplates de ‘Lee, dans son esprit, une trace des plus brulantes. Qu’allait-elle devenir entre les mains d’un tel homme ? Où l’emmenait-il ?

 

 

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